Les voitures roulant au Superéthanol investissent certaines zones à faibles émissions

Alors que les zones à faibles émissions (ZFE) se multiplient en France, certaines municipalités tendent à rendre plus souples les règles de circulation les concernant. Ainsi, Reims et Montpellier sont les premières villes à autoriser les voitures converties au Superéthanol-85 à y rouler. Cette tendance devrait s'étendre, alors même que les Français sont de plus en plus nombreux à avoir recours à cette pratique, pour des raisons environnementales mais aussi économiques.
Les voitures roulant au Superéthanol investissent certaines zones à faibles émissions
©CGB / Julien Massonnat

Le concept d’une zone à faibles émissions (ZFE) est d’y limiter la circulation aux véhicules les moins polluants. À terme, seuls les modèles les plus propres, estampillés Crit’air 0 et 1, devraient avoir le droit d’y rouler. Dans tous les cas, d’ici 2025 au plus tard, toutes les agglomérations de plus de 150.000 habitants devront disposer d’au moins une ZFE. À noter d’ailleurs que ce concept n’est pas typiquement français. Il est déjà bien répandu en Europe, notamment à Londres, Berlin ou encore à Bruxelles.

Mais déjà, certaines municipalités prennent les devants pour que davantage de voitures soient autorisées à circuler dans ces zones, même à moyen et long terme. À Montpellier par exemple, les voitures classées Crit’Air 2 ou 3 et équipées d’un boîtier de conversion au Superéthanol-E85 vont faire l’objet d’une dérogation individuelle, avec une demande à faire auprès de la métropole pour y avoir droit. Au Grand Reims, les dérogations concernent aussi bien les voitures roulant à l’aide de biocarburants ou de gaz naturel que celles ayant fait l’objet d’un rétrofit, c’est-à-dire converties à l’électrique.

Pour rappel, le Superéthanol-E85 est un mélange de bioéthanol (entre 65 et 85%, essentiellement à base de sucre et d’amidon contenus dans les betteraves) et de SP95. De fait, il émet beaucoup moins de CO2 dans l’air que l’essence ou le Diesel. C’est aussi et surtout aujourd’hui le carburant le moins cher à la pompe, aux alentours de 70 centimes d’euro le litre, un prix imbattable !

Ce type de décision pourrait aussi inciter de nombreux automobilistes à convertir leur voiture plutôt qu’à investir directement dans un modèle hybride ou tout électrique. Il faut dire que, même avant ce type de dérogation, le nombre d’installations de kits de conversion au Superéthanol-E85 a explosé en France, essentiellement pour des raisons économiques. Elles ont ainsi été multipliées par huit en un an en France, selon une étude publiée par L’Argus et NGC-Data. Cela a concerné près de 10.000 véhicules rien qu’au premier trimestre 2022. Ces chiffres ne rendent toutefois pas complètement compte du phénomène, beaucoup d’automobilistes choisissant une option moins chère, mais encore non autorisée, à savoir la reprogrammation éthanol de leur voiture.

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