Itinéraire gourmand dans le Pays basque français

Piments dans le village d’Espelette (Nouvelle-Aquitaine, France) - ©Laiotz/Shutterstock
Entre océan et montagne, ce circuit vous mène à la rencontre du patrimoine culinaire basque. De Bayonne à Saint-Jean-Pied-de-Port, chaque halte vous invite à déguster, explorer, échanger et comprendre les savoir-faire d’un territoire profondément attaché à ses traditions.
Étape 1 – Bayonne, capitale du jambon et du chocolat
Derrière ses remparts, Bayonne incarne l’esprit gourmand du Pays basque. Vous débutez votre visite dans les halles couvertes, cœur gastronomique de la ville où, chaque matin, une vingtaine de producteurs présentent charcuteries, fromages Ossau-Iraty et pâtisseries locales. Tout proche, le musée du Jambon Aubard vous plonge dans l’univers du jambon de Bayonne IGP et du Kintoa AOP. Vous découvrez alors une technique ancestrale, du saumurage au sel de Salies-de-Béarn au séchage naturel.
En sortant, vous rejoignez la rue Port-Neuf, surnommée « rue des Chocolatiers ». C’est là que le cacao, apporté par les navigateurs du XVIIᵉ siècle, a trouvé sa première terre d’accueil en France. Chez Cazenave (n° 19), vous goûtez un chocolat chaud mousseux, dense et velouté, servi dans une tasse en porcelaine. Chez Daranatz (n° 15), les tablettes et bonbons déploient une gamme de parfums étonnante : piment d’Espelette, orange confite, fèves du Venezuela. Une pause à savourer lentement, avant de prendre la route, déjà conquis.
Le saviez-vous ?
Créée en 1462, la Foire au jambon de Bayonne est la plus ancienne célébration gastronomique du Pays basque. Chaque printemps, elle réunit éleveurs et charcutiers, perpétuant une tradition qui a façonné la réputation culinaire de la ville.
Étape 2 – Saint-Jean-de Luz, tables marines et air iodé
En suivant la D810, la route rejoint la côte, puis longe l’Atlantique entre pinèdes et falaises. Saint-Jean-de-Luz apparaît soudain, comme un écrin face à la baie. Dès le matin, vous gagnez ses halles, où les pêcheurs de Ciboure déposent leur cargaison du jour : merlus, chipirons et crustacés. Vous prenez le temps de parcourir les étals, bercé par l’odeur d’iode et de sel.
Pour le déjeuner, vous poussez la porte du Kaïku, une demeure du XVIᵉ siècle dont les boiseries anciennes abritent la cuisine inventive du chef Nicolas Borombo, une étoile au Guide MICHELIN. Sa carte revisite la gastronomie basque avec finesse, de la truite de Banka marinée façon gravlax au pigeon de Souraïde fumé sur des aiguilles de pin.
L’après-midi, votre balade digestive vous conduit sur le sentier du littoral jusqu’à la colline de Sainte-Barbe. Là-haut, vous contemplez la corniche de Socoa et la rade de Saint-Jean-de-Luz, cernée par les bâtisses blanches et rouges du port. Avant de quitter la cité, vous passez à la Maison Pariès pour faire le plein de Kanougas, ces caramels tendres inventés ici même, puis à la Maison Adam, dont les macarons à l’amande douce perpétuent une recette intacte depuis 1660.

Le port de Saint-Jean-de-Luz (Nouvelle-Aquitaine, France) - ©MEDITERRANEAN/iStock
Étape 3 – Sare, à la rencontre du gâteau basque
Depuis Saint-Jean-de-Luz, la D4 s’élève à travers collines et pâturages avant de rejoindre Sare, l’un des « Plus Beaux Villages de France ». Les maisons labourdines, aux colombages rouges et aux toits de tuiles, ponctuent le chemin. Vous profitez de jolies vues sur la Rhune et les coteaux boisés du Labourd. À Sare, le musée du Gâteau basque vous reçoit dans une vieille ferme rénovée. La visite guidée retrace l’histoire du dessert, né au XIXe siècle dans les familles d’Itxassou et de Cambo-les-Bains. Vous enfilez ensuite un tablier pour un atelier : sous les conseils du pâtissier, vous étalez la pâte, préparez la crème et marquez le biscuit avant cuisson. La dégustation, tiède et beurrée, clôt cette découverte dans la bonne humeur.
Étape 4 – Espelette, village du piment et des façades rouges
Vous poursuivez votre route au cœur d’un paysage vallonné, où les prairies alternent avec les bois. Peu à peu, les façades se parent de grappes rouges : Espelette s’annonce. Vous garez la voiture à l’entrée du bourg et vous aventurez à pied parmi les bâtiments aux volets carmin, où les épices pendent au soleil. À l’Atelier du Piment, une visite guidée vous explique tout le processus artisanal, depuis la sélection des graines jusqu’à la transformation en poudre. Vous observez les cordes suspendues, sentez la chaleur des séchoirs, puis goûtez des produits variés : sel au piment d’Espelette, chocolat piquant, confiture relevée. À la Maison Bipertegia, vous repartez les bras chargés de sauces Goxoki, de pâtes à tartiner et de piperades prêtes à cuisiner.
Le dernier week-end d’octobre, la Fête du Piment anime les rues d’Espelette. Vous stationnez à Itxassou ou Larressore et rejoignez le village en navette : les danses, marchés et démonstrations culinaires se vivent à pied, dans une ambiance épicée et colorée.

Piments dans le village d’Espelette (Nouvelle-Aquitaine, France) - ©Laiotz/Shutterstock
Étape 5 – Cambo-les-Bains, douceur Belle Époque et élégance sucrée
Vous quittez Espelette par une route bordée de vergers, direction Cambo-les-Bains, petite ville adossée à la Nive. La station thermale, prisée dès la Belle Époque, déploie ses façades blanches et vertes à côté d’un parc arboré. À la villa Arnaga, conçue par Edmond Rostand grâce aux droits de Cyrano de Bergerac, vous explorez les salons décorés de boiseries claires et de vitraux polychromes. Vous admirez la vue sur les jardins à la française, ordonnés autour d’allées symétriques, puis gagnez le musée du Chocolat Puyodebat. Vous suivez, entre moulins, outils d’époque et publicités, l’histoire du cacao au Pays basque, avant de déguster un chocolat grand cru ou une craquinette, fine bouchée de crêpe dentelle et de ganache au piment doux.
Étape 6 – Saint-Étienne-de-Baïgorry, vignobles et fromages d’altitude
Depuis Cambo, la D918 s’enfonce dans les terres, longeant ruisseaux et ravins verdoyants. Vous franchissez la Nive, puis la vallée s’élargit : Saint-Étienne-de-Baïgorry s’étend au pied des montagnes, entouré de vignes et de champs fleuris. Vous vous arrêtez à la ferme Elizarea pour déguster son fromage de brebis AOP Ossau-Iraty, affiné plusieurs mois dans les caves d’altitude. Sa texture compacte, relevée d’une note de noisette, évoque les pâturages d’été.
Dans le centre du village, vous traversez le pont romain avant de suivre le sentier des vignes d’Okoxtei. En un peu plus d’une heure de marche, vous rejoignez un beau point de vue sur la vallée. Si vous préférez un itinéraire plus long, la boucle de Mignaberry offre deux heures d’effort au milieu des cépages. Vous terminez l’étape à la cave d’Irouléguy pour une visite-dégustation : les viticulteurs vous expliquent leur travail, puis vous servent un blanc vif ou un rouge puissant (à consommer avec modération), deux crus typiques de la région.
Étape 7 – Saint-Jean-Pied-de-Port, le tour des gourmandises basques
Dernière étape, Saint-Jean-Pied-de-Port se blottit au pied des Pyrénées. Cité fortifiée sur le chemin de Compostelle, elle marque la fin de cet itinéraire culinaire et l’entrée symbolique dans la Navarre. Vous franchissez la porte Saint-Jacques, inscrite à l’UNESCO, et déambulez dans les rues de la Citadelle et d’Espagne, parmi les vieilles demeures, les galeries d’art et les échoppes gourmandes. À la Fabrique de Macarons, les biscuits sont plus moelleux qu’à Saint-Jean-de-Luz. Chez Artizarra, le gâteau basque se déguste en version cerise noire ou crème d’amande. La Maison Gastellou propose des charcuteries séchées à l’air de la montagne, tandis qu’à la Crèmerie de Garazi, vous faites provision de fromages et de confitures. Au Pays basque, chaque boutique vous invite à emporter un peu de la région dans vos bagages.
Envie d’évasion ?
Recevez des idées de circuits inédits et de lieux incontournables à découvrir près de chez vous ou lors de vos voyages.



