Drôme provençale : les plus beaux villages perchés autour de Grignan

À l’ouest, La Garde-Adhémar règne majestueusement sur la vallée du Rhône depuis un promontoire calcaire. Votre première étape vous mène à l’église Saint-Michel, dont les volumes épurés, les arcs en plein cintre et les chapiteaux finement travaillés illustrent à merveille l’art provençal du XI^e siècle. À quelques pas seulement, vous découvrez le jardin des Herbes, caché derrière un portail au pied du rempart sud.

Thym citronné, lavande médicinale et menthe poivrée s’y épanouissent entre murets de pierre sèche et allées étroites. La vue s’ouvre pleinement sur la vallée, les vignobles et les vergers d’oliviers, jusqu’aux monts d’Ardèche. Dans les ruelles tranquilles de ce village authentique, vous déambulez parmi les boutiques d’artisans et les maisons soigneusement restaurées.

Votre escapade provençale se poursuit à Saint-Paul-Trois-Châteaux, ancienne capitale religieuse du Tricastin. Plus étendue que les villages perchés qui l’entourent, la commune conserve une forte identité architecturale, marquée par la présence de la cathédrale Notre-Dame. À l’intérieur, ses proportions harmonieuses et ses nombreux détails sculptés témoignent d’un savoir-faire médiéval minutieux. Non loin, la Maison de la Truffe et du Tricastin vous initie aux secrets du « diamant noir », emblème gastronomique de la région.

C’est le moment de goûter à l’huile d’olive parfumée et aux vins locaux AOP, parfaits compagnons de la star locale. Pour une pause nature, empruntez, à pied ou à vélo, la coulée verte qui traverse la ville sur 2,5 km. Ce chemin ombragé, qui longe une ancienne voie ferrée, dessert plusieurs jardins et vergers, où les senteurs des pins et des figuiers s’invitent parfois.

Cap ensuite sur Richerenches, fief incontesté de la truffe noire du Tricastin. De novembre à mars, ce charmant village s’anime chaque samedi matin autour de son marché, où les négociations se font parfois à voix basse, près d’un coffre ouvert. Pour comprendre cette tradition, poussez la porte du musée de la Truffe et du Vin, installé dans l’ancienne Commanderie.

Là, vous découvrez les liens entre trufficulture, ordre des Templiers et savoir-faire artisanal, à travers des outils, des documents et des mises en scène soignées. À proximité, l’église des Templiers et les vestiges des remparts rappellent l’héritage médiéval du bourg, encore visible dans la configuration de ses ruelles.

Avant-dernière étape à Nyons, village célèbre pour ses olives noires et son huile AOP au goût fruité. Après avoir franchi le pont roman qui enjambe l’Eygues, vous flânez dans les ruelles de l’ancien centre, entre arcades en pierre et placettes à fontaine. Pour percer les secrets de l’olive locale, rendez-vous à l’Espace Vignolis. Son musée de l’Olivier y présente des presses, des outils de taille et des scènes de récolte. En face, le Comptoir des Vieux Moulins vous invite à visiter un pressoir historique toujours en activité.

Vous assistez aux différentes étapes de fabrication, du broyage à la décantation, puis savourez des huiles aux arômes doux et puissants. Enfin, si vous êtes là un jeudi matin, profitez du marché provençal pour goûter tapenades et autres spécialités du terroir, avant de repartir avec un flacon d’huile fraîchement produite. Une touche délicieusement gourmande à rapporter de cet itinéraire provençal.

Enfin, en remontant la vallée du Jabron, vous arrivez à Le Poët-Laval, ancienne commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, nichée sur un éperon boisé. Les calades serpentent vers le sommet de la bourgade : ruelles pavées, remparts et maisons en pierre forment un ensemble médiéval remarquablement préservé.

Vous descendez ensuite vers le musée du Protestantisme dauphinois, installé dans une élégante demeure à l’écart de l’agitation, pour comprendre l’histoire des huguenots dans la Drôme. Pour finir, vous empruntez les sentiers autour du village, qui offrent des vues panoramiques sur les collines du Haut-Diois et la nature environnante.