Les plus beaux villages blancs d’Andalousie

Le village de Ronda (Andalousie, Espagne) - ©SeanPavonePhoto/iStock
Murs chaulés, ruelles sinueuses, forteresses perchées… De Cadix à Málaga, dans le sud de l’Espagne, les villages blancs d’Andalousie déploient un charme intemporel. Parcourez-les à pied pour mesurer, à chaque détour, la beauté de ce patrimoine hérité des siècles passés.
Dans la province de Cadix, la Route des Villages blancs forme un itinéraire spectaculaire qui, sur plus de 120 kilomètres, relie une vingtaine de bourgs accrochés à la roche. Vous roulez de cols en vallées, au cœur de paysages boisés et calcaires, jusqu’à atteindre des villages dominés par leur forteresse médiévale. Dans chacun, un fragment d’histoire vous attend, marqué par l’héritage musulman, les traditions rurales et la vie méditerranéenne.
Arcos de la Frontera, promontoire au-dessus de la vallée du Guadalete
Première étape, Arcos de la Frontera vous saisit dès le premier regard : élevées sur un éperon rocheux dominant la vallée du Guadalete, ses maisons blanches semblent jaillir de la falaise. Cette image incroyable rappelle l’époque où la ville, jugée imprenable, devint capitale d’un petit royaume berbère au XIe siècle.
Dans les ruelles escarpées, vous grimpez jusqu’à l’église de San Pedro, suspendue au bord du vide, puis vers Santa María de la Asunción, dont la façade sculptée mêle gothique et baroque. Depuis les miradors, la vue embrasse champs d’avocats, méandres du fleuve et collines d’oliviers.
Les ruelles étroites compliquent la circulation. Pour vous garer, privilégiez le parking du Paseo de Andalucía, dans la ville haute, ou autour de la Plaza de España, en contrebas.

Le village d'Arcos de la Frontera (Andalousie, Espagne) - ©JoselgnacioSoto/iStock
Grazalema, village blanc adossé au Peñón Grande
Par la A-372, la route s’élève en lacets à travers la Sierra de Grazalema. Vous traversez des pentes couvertes de chênes et de rochers à nu, avant que les versants ne se resserrent et la végétation devienne plus dense. Le village de Grazalema apparaît alors, blotti au pied du Peñón Grande, dont les parois dominent les toits rouges. Là, vous parcourez un enchevêtrement de rues hérité de l’époque almohade, avec passages étroits, escaliers abrupts et maisons fleuries.
À la sortie du bourg, les sentiers vous mènent sous les pins-sapins, espèce endémique de la région. Vous ressentez la fraîcheur d’un microclimat unique, qui fait de Grazalema l’un des lieux les plus humides d’Espagne.

Le village de Grazalema (Andalousie, Espagne) - ©pkawasaki/iStock
Zahara de la Sierra, bourgade fortifiée surplombant le Guadalete
En quittant Grazalema, la route franchit le col de las Palomas avant de descendre vers Zahara de la Sierra, bastion médiéval dressé sur un éperon rocheux. Dans le village, vous cheminez dans les petites rues en pente autour de l’église Santa María de la Mesa. Un sentier raide conduit à la tour crénelée du XIIe siècle, vestige d’une forteresse nasride.
De là, vous contemplez un somptueux panorama sur le réservoir de Zahara-El Gastor, lac artificiel alimenté par le Guadalete, et les montagnes voisines. Zahara constitue aussi une excellente base pour randonner vers la Garganta Verde, canyon impressionnant où planent les vautours fauves.
Badigeonnées de chaux chaque printemps, les façades blanches des maisons abaissent la température intérieure de plusieurs degrés. Cette pratique andalouse, héritée de l’époque musulmane, se transmet depuis le Xe siècle.

Le village de Zahara de la Sierra (Andalousie, Espagne) - ©diegograndi/iStock
Olvera, village blanc d’altitude sur la Vía Verde de la Sierra
En suivant la A-384, vous atteignez Olvera, célèbre village blanc posé sur une colline. Sa silhouette est marquée par deux monuments : le château triangulaire du XIIe siècle, bâti par les Nasrides, et l’église néoclassique, élevée au XVIIIe siècle à l’emplacement d’une mosquée.
Vous déambulez ensuite jusqu’à l’ancienne gare, point de départ de la Vía Verde de la Sierra. Ce parcours de 36 kilomètres, aménagé sur une voie ferrée inachevée, vous conduit, à vélo ou à pied, à travers tunnels, viaducs et champs d’oliviers.
À Olvera, La Tarara met à l’honneur les recettes andalouses. Vous y goûtez un salmorejo, servi tiède avec huile d’olive et pain, ou un ajo blanco, soupe froide d’amandes à la texture onctueuse.

Le village d'Olvera (Andalousie, Espagne) - ©RolfSt/iStock
Setenil de las Bodegas et ses façades troglodytiques à flanc de roche
Parmi les villages blancs d’Andalousie, aucun ne surprend autant que Setenil de las Bodegas. Creusé dans une faille calcaire de la Serranía de Ronda, le bourg a été bâti sous la roche. Sur les Calle Cuevas del Sol et Cuevas de la Sombra, de vastes surplombs servent de toit aux habitations et maintiennent une pénombre fraîche.
Autour, vous distinguez les vestiges de l’église de Nuestra Señora de la Encarnación, construite au XVIe siècle sur une ancienne mosquée. Les caves, autrefois remplies de jarres de vin et d’huile, abritent désormais bars et restaurants, précieux refuges contre la chaleur.

Le village de Setenil de las Bodegas (Andalousie, Espagne) - ©diegograndi/Getty Images Plus
Ronda, l’ancien village devenu capitale de la Serranía
En rejoignant la A-367, vous gagnez Ronda, étape incontournable de la Route des Villages blancs d’Andalousie. La ville domine les gorges du Tajo, profondes de 100 mètres, dessinées par le río Guadalevín. Vous franchissez le Puente Nuevo, pont monumental du XVIIIe siècle, et contemplez le canyon depuis son esplanade.
Dans le vieux centre, vous vous baladez entre murailles et bains arabes, puis suivez les ruelles blanchies jusqu’à la Plaza de Toros, l’une des plus anciennes d’Espagne. À l’ombre de l’église Santa María la Mayor, vous mesurez la richesse du passé de Ronda avant de rejoindre les miradors ouverts sur la campagne andalouse.

Le village de Ronda (Andalousie, Espagne) - ©SeanPavonePhoto/iStock
Après les montagnes de Cadix, l’itinéraire se poursuit dans la province de Málaga. Sur près de 160 kilomètres, de Casares à Frigiliana, vous suivez des routes en balcon au-dessus de la Méditerranée, bordées de champs d’avocatiers et de manguiers, et croisez une demi-douzaine de bourgs suspendus. Ces villages, moins défensifs que ceux de Cadix, s’étagent en terrasses autour de places fleuries et de belvédères tournés vers les flots.
Casares, bourgade accrochée aux pentes de la Sierra Crestellina
Depuis la route, Casares apparaît comme une pyramide blanche adossée à la Sierra Crestellina. Élevé en gradins, enfoui sous la végétation, le village est traversé de sources et de lavoirs. Vous grimpez, via des escaliers raides, dans le centre historique jusqu’aux ruines de l’ancienne forteresse.
Les rues étroites se faufilent entre des maisons coiffées de tuiles ocre et reliées par des passages voûtés. La mer s’ouvre alors en contrebas et vous distinguez, par temps clair, le rocher de Gibraltar.

Ruelle dans le village de Casares (Andalousie, Espagne) - ©Emily_M_Wilson/iStock
Mijas, village blanc en balcon sur la Méditerranée
Sur les pentes de la Sierra de Mijas, cette petite ville forme un labyrinthe de venelles décorées de pots fleuris et de corniches en céramique. Dans ce réseau irrégulier, vous suivez les vestiges de la muraille arabe jusqu’au jardin belvédère, d’où la vue embrasse l’azur et les toits étagés.
Vous vous attardez ensuite sur les placettes ombragées, jetez un œil à l’église de la Immaculada Concepción, avant de pousser la porte d’un atelier de céramique où la tradition locale reste bien vivante.

Le village de Mijas (Andalousie, Espagne) - ©MEDITERRANEAN/iStock
Frigiliana, village fleuri sur les pentes de la sierra d’Almijara
Depuis la N-340, vous bifurquez vers Frigiliana par la MA-5105, route en lacets bordée de vergers tropicaux descendant vers la côte. Le bourg se déploie sur les pentes abruptes de la Sierra de Almijara, ses maisons blanches étalées face à la mer.
Vous explorez le quartier maure, resté fidèle à son tracé médiéval en spirale, ponctué d’escaliers pavés, de patios décorés et de mosaïques murales qui rappellent la révolte des Alpujarras au XVIe siècle. Là encore, de nombreux miradors vous offrent une vue spectaculaire sur la Méditerranée.
C’est l’un des plus beaux sentiers de randonnée de la région : depuis Frigiliana, le GR 242 vous mène à Nerja sur 14,6 kilomètres, à travers vergers, ravins boisés et panoramas marins. Un itinéraire balisé, idéal au printemps ou tôt le matin.

Le village de Frigiliana (Andalousie, Espagne) - ©MEDITERRANEAN/Getty Images Plus
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