À la découverte du Marais Poitevin, des canaux aux plages de l’Atlantique

Coulon, capitale de la Venise Verte

À 10 km de Niort, Coulon est une porte d’entrée du marais mouillé, sur les rives de la Sèvre niortaise. Classé Grand Site de France, le bourg abrite la Maison du Marais poitevin dans une ancienne maison de perception du XVIII^e siècle. Vous y découvrez les usages agricoles et fluviaux de cette région surnommée la « Venise Verte » : outils, barques à fond plat, récits d’habitants et objets du quotidien témoignent d’une vie étroitement liée à l’eau. En sortant, vous déambulez parmi les maisons chaulées, bordées de roses trémières ; les boutiques qui les occupent mettent à l’honneur le bois, la vannerie ou les produits locaux. Toute l’année, les vendredis et dimanches, le marché s’installe sur la place de l’Église : profitez-en pour goûter un fromage de chèvre affiné à quelques kilomètres de là !

Arçais et Saint-Hilaire-la-Palud, immersion dans la faune du marais mouillé

À Saint-Hilaire-la-Palud, le Parc ornithologique du Marais poitevin vous guide à pied dans un enchaînement de prairies inondables, roselières et canaux paisibles. Quelque 75 espèces d’oiseaux y nichent ou s’y reposent – cigognes noires, bihoreaux, busards, hérons garde-bœufs… Vous tendez l’oreille : parfois, les battements d’ailes vous préviennent avant même l’apparition d’un vol rasant. Depuis le port d’Arçais, vous enfourchez un vélo pour rejoindre la route du Lidon, une boucle de 18 kilomètres qui traverse hameaux isolés, haies bocagères et prairies humides, guidé par les libellules et les cris brefs des passereaux.

Maillezais, des moines au fil de l’eau

Colossale et ouverte sur le ciel, l’abbaye de Maillezais est l’un des plus beaux endroits du marais poitevin. Ancien bastion bénédictin fortifié, elle conserve cryptes, celliers, cloître et vestiges de remparts. Depuis les hauteurs, vous embrassez du regard les canaux du marais mouillé ; en contrebas, vous embarquez au pied des anciennes douves, sur un réseau de canaux façonné par les moines dès le XI^e siècle. En été, des concerts, spectacles nocturnes et récits partagés en plein air redonnent vie aux ruines. Avant de repartir, faites une halte à La Cabane, sur le Grand Port. Vous y trouvez troussepinette, farci poitevin, mogettes et douceurs à l’angélique, produits emblématiques des terroirs vendéen et poitevin.

Chaillé-les-Marais, mémoire des digues et des hommes

En quittant les conches et les peupliers du marais mouillé, vous découvrez un paysage plus ouvert, quadrillé par les canaux et les fossés d’écoulement. Ici, dans le marais desséché du Petit Poitou, l’agriculture domine, mais les ouvrages hydrauliques témoignent encore de la lutte patiente contre les eaux. À Chaillé-les-Marais, vous poussez la porte de la Maison du Maître de Digues, installée dans une bâtisse du XVII^e siècle. Maquettes, cartes anciennes, outils de drainage : vous explorez ici le quotidien de ces hommes chargés de maintenir l’équilibre fragile entre terres et canaux. Tout près, depuis l’Île Cariot, vous pouvez aussi louer un canoë pour glisser au fil des fossés rectilignes. L’eau y est plus basse, les rives plus sèches, la flore différente. En pagayant à ras du sol, vous percevez l’ordonnancement rigoureux du paysage, le silence qui y règne et, déjà, le souffle d’un vent venu du large.

Saint-Michel-en-l’Herm, spiritualité et horizon salé

À quelques kilomètres du rivage, vous visitez l’abbaye royale de Saint-Michel-en-l’Herm, l’un des plus anciens monastères bénédictins du littoral atlantique. Fondé en 682, l’édifice conserve un une salle capitulaire sobrement voûtée et les ruines de cinq abbayes successives, que vous explorez en compagnie d’un guide passionné. Depuis les hauteurs, la vue s’ouvre largement sur les prés-salés, les digues de la baie et, plus loin, les premiers ressacs de l’Atlantique.