Itinéraire gourmand dans le Périgord, de Périgueux à Sarlat-la-Canéda

La première étape vous mène à Périgueux, capitale gourmande et historique du Périgord, où le marché du Coderc s’anime dès l’aube. Sous les halles, producteurs et artisans présentent foie gras, volailles, truffes fraîches et noix dorées. Vous déambulez entre les étals, observez les gestes précis des charcutiers et repartez les bras chargés de provisions. À deux pas, l’Espace du 6ᵉ Sens célèbre le fameux pâté de Périgueux. Vous goûtez cette spécialité locale mêlant farce de porc, foie gras et truffe noire du Périgord.

Direction ensuite le centre ancien, où les ruelles pavées convergent vers la cathédrale Saint-Front, aux élégantes coupoles d’inspiration byzantine. Partout, les façades sculptées des hôtels particuliers racontent l’histoire d’un passé commerçant florissant. Vous admirez leurs fenêtres ouvragées, puis vous laissez tenter par la cuisine, gourmande et du terroir, d’Hercule Poireau ou du Café Louise. L’après-midi, vous visitez le musée archéologique Vesunna, dessiné par Jean Nouvel. Les passerelles suspendues vous permettent de découvrir une authentique maison gallo-romaine, vestige saisissant de la cité antique.

Vous suivez la D939 depuis Périgueux ; les paysages s’adoucissent, les prairies se couvrent de saules, et peu à peu la cité de Brantôme apparaît, lovée dans une boucle de la Dronne. Le vendredi, le marché prend place sur le pont de l’Abbaye et les quais alentour. Vous parcourez les stands et faites le plein de fromages de chèvre, de miels dorés et de confitures aux fruits du verger.

Votre promenade se prolonge dans les rues bordées de maisons à arcades. À la boutique Bouffier et Fils, vous échangez quelques mots avec les propriétaires qui perpétuent, depuis plusieurs générations, la tradition du foie gras. Vous rejoignez ensuite l’abbaye bénédictine Saint-Pierre pour visiter la mystérieuse grotte dite « du Jugement dernier », où des bas-reliefs médiévaux taillés dans la roche évoquent les croyances d’autrefois. Le soir venu, vous vous attardez sur les berges, avant de dîner au Moulin de l’Abbaye, table étoilée au Guide Michelin surplombant la rivière.

Cap au nord, vers les plateaux ondulés du Périgord vert. À Thiviers, le samedi matin, la place centrale se remplit du tumulte des foires. Vous déambulez entre les étals de volailles, les corbeilles de noix et les paniers de champignons. En hiver, les marchés au gras (de novembre à mars) et aux truffes (de décembre à mars) animent la ville. Les producteurs échangent avec les courtiers, perpétuant une tradition bien ancrée : le foie gras se négocie au kilo, les truffes se soupèsent comme des trésors. Le reste de l’année, vous poussez la porte du P’tit Comptoir et repartez avec quelques spécialités bien choisies.

En dix minutes, vous atteignez Saint-Jean-de-Côle, classé parmi les « Plus Beaux Villages de France ». Après avoir franchi le pont médiéval, vous longez les façades à pans de bois et découvrez, au détour d’une ruelle, le château de La Marthonie. Une étape patrimoniale plus calme, qui offre un joli aperçu de l’architecture du nord du département et de ses savoir-faire.

En rejoignant la D704, la route traverse des bocages jusqu’aux portes du Périgord noir. Enfin, Terrasson-Lavilledieu, dominée par son élégante abbatiale romane, se dévoile. Vous descendez vers le vieux bourg par les ruelles pavées, où les maisons d’ardoise s’alignent au-dessus du Pont Vieux. Légèrement excentré, le musée du Chocolat Bovetti, créé par un artisan piémontais en 2002, détaille les étapes de la transformation du cacao. Vous y découvrez les moulages, les associations d’épices et goûtez un éclat parfumé aux fruits du Périgord.

Pour le déjeuner, vous vous installez au Moulin de l’Imaginaire, restaurant posé au bord de la Vézère avec vue sur le Pont Vieux. Puis, vous rejoignez les Jardins de l’Imaginaire (ouverts d’avril à septembre), vaste composition de 13 scènes végétales dressées au-dessus de la vallée de la Vézère. Vous cheminez entre les pergolas, les fontaines et les escaliers d’eau qui relient les terrasses. Le panorama sur les paysages environnants clôt la visite en beauté.

Depuis Terrasson, la route s’élance en direction du causse de Gramat, aux portes de la vallée de la Dordogne. Vous apercevez alors les maisons superposées de Rocamadour, adossées à la falaise. Vous laissez la voiture en contrebas et entrez à pied dans la cité médiévale. Les ruelles montent entre les façades serrées, puis rejoignent l’escalier des pèlerins. Vous faites un arrêt à la basilique Saint-Sauveur et à la chapelle de la Vierge noire, avant de gagner le belvédère qui domine le canyon de l’Alzou.

Sur le plateau, la Ferme Lacoste vous ouvre ses portes. Les chèvres paissent ici librement, et leur lait donne le Rocamadour AOP, petit fromage moulé à la louche. Vous parcourez les étables, observez les caves d’affinage et dégustez la spécialité locale sur une tranche de pain aux noix. Vous repartez avec quelques caissettes soigneusement emballées, témoignage d’un savoir-faire toujours bien vivant.

La dernière étape vous conduit à Sarlat-la-Canéda, joyau du Périgord noir. Dans la vieille ville, les façades blondes, les hôtels particuliers et les venelles rappellent la prospérité des marchands du XV^e siècle. Vous explorez la cathédrale Saint-Sacerdos, puis le marché couvert installé dans l’ancienne église Sainte-Marie, réhabilitée par Jean Nouvel. Les producteurs proposent ici foie gras, confits, miels du Sarladais… Vous poursuivez au Comptoir Authentique et chez Foie Gras Lagrèze, deux maisons attachées à la tradition du canard sous toutes ses formes : bloc, entier mi-cuit, magret séché.

À deux kilomètres du centre, les Noyeraies du Lander complètent cette étape autour de Sarlat. Vous traversez les vergers, assistez à la récolte, puis découvrez le pressage de l’huile. La visite se termine autour d’une dégustation de gâteaux aux cerneaux, dernière saveur du voyage.