Conduire en tongs, est-ce légal ?

Par forte chaleur, par confort ou par précipitation, certains conducteurs font le choix de porter des tongs au volant de leur véhicule. Sont-ils passibles d’une contravention s’ils se font arrêter ? Au-delà du simple bon sens, que préconise le Code de la route au sujet de la conduite en tongs ?
Conduire en tongs, est-ce légal ?
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Ce que dit la loi sur la tenue du conducteur

Dans le Code de la route, il n’est fait nulle part mention des chaussures que l’on peut ou ne peut pas porter pour conduire. En revanche, l’article R412-6 éclaire les automobilistes sur les conditions dans lesquelles ils doivent se trouver au volant.

Cet article stipule précisément que « tout conducteur doit se tenir constamment en état d’exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent ». L’application de la loi ouvre un champ d’interprétation assez large. Il en revient donc aux forces de l’ordre de décider si un conducteur portant des tongs est en état de réaliser les manœuvres nécessaires sur la route avec autant de réactivité et d’efficacité que s’il portait des chaussures de ville ou des baskets.

À noter : en cas d’accident dû à une mauvaise manœuvre, le policier peut décider d’ajouter le port de tongs comme infraction supplémentaire à la collision, sous la dénomination de « conduite dans des conditions ne permettant pas de manœuvrer aisément ».

Quels sont les risques encourus en conduisant en tongs ?

Les tongs, comme les claquettes ou d’autres types de sandales estivales, ne possèdent pas de fermeture à l’arrière du pied. Cela entraîne un maintien altéré de la cheville et une difficulté à contrôler les mouvements du pied avec aisance et par conséquent réduit la qualité d’interaction entre le pied et les pédales, avec pour effets possibles :

  • un freinage retardé ou pas assez efficace ;
  • une accélération trop faible ou trop forte ;
  • un délai préjudiciable dans les changements de vitesse ;
  • un manquement au freinage d’urgence ;
  • un blocage des pédales si la tong se détache du pied et se coince sous l’accélérateur.

Les sanctions prévues envers le conducteur

Si les forces de l’ordre établissent que le port de tongs nuit à la capacité du conducteur de manœuvrer, ce dernier peut se voir infliger une contravention de 35 euros, minorée à 22 euros si elle est payée de suite.

À savoir : d’autres comportements sont susceptibles d’entraîner une telle condamnation comme conduire pieds nus, le fait de manger, de boire, de fumer ou de se maquiller en roulant.

Le conducteur d’un véhicule incriminé dans un accident peut être inquiété au niveau de son assurance s’il portait des tongs lors du constat. L’article 4 de la loi Badinter n° 85-677 autorise l’organisme d’assurance à considérer le port de tongs comme une faute imputable au conducteur. La prise en charge des frais est alors amoindrie, voire annulée.

Bien que la loi permette certaines largesses, il est fortement conseillé de porter des chaussures confortables qui maintiennent le pied lors de la conduite d’un véhicule. Le port de tongs risque d’occasionner des difficultés de manœuvre et peut être considéré comme une infraction à part entière.

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